Voile Code Zero - une voile issue du monde de la course au large, désormais solidement établie comme un élément essentiel de la garde-robe d’un voilier de croisière moderne. Même si le plan de voilure évolue au fil du temps, la voile Code Zero fait souvent partie des premières voiles à intégrer l’inventaire. Ici, notre blogueur invité Andy Rice interview Bjarne Lorenzen, voilier chez Doyle O’leu qui explique l’intérêt de cette voile polyvalente.
Voile Code Zero - prolonger les performances là où les autres voiles ne fonctionnent pas
« Si vous naviguez serré au près, les performances sont proches entre un génois à bordure plus longue et un foc à bordure courte conçu pour le virement automatique et la facilité de manœuvre », explique Lorenzen. « En revanche, dès que vous choque(z) les écoutes, la bordure plus longue apporte bien plus de performance. C’est là que la voile Code Zero intervient comme une voile incroyablement utile. Si vous n’avez qu’un foc à bordure courte, ou si vous ne pouvez pas hisser un génois à cause de la position des haubans, alors vous avez un vrai trou de performance entre 55 et 110 degrés de vent réel.
« Pour beaucoup de clients, y compris des navigateurs de croisière, ils sont vraiment ravis de la voile Code Zero ; c’est en quelque sorte un turbo pour le bateau, elle s’enroule facilement et elle est simple à hisser comme à affaler. C’est une voile puissante, et pendant nos vacances de croisière l’été dernier nous avons utilisé la voile Code Zero presque tout le temps. On peut pratiquement l’utiliser à toutes les allures, au près comme au portant.
« Elle est parfaite pour ajouter de la surface de voile au portant dans la brise, en offrant bien plus de toile qu’avec la seule grand-voile et un petit foc, mais sans les contraintes ni la difficulté de manœuvre d’un spinnaker asymétrique par exemple. Dérouler une voile Code Zero est tellement plus simple et bien moins prise de tête. »

Crédit photo : Bjarne Lorenzen, Meike Brunssen Knierim Yachtbau
Voile Code Zero pour voiliers de croisière : matériaux & installation
Selon Lorenzen, la coupe d’un Code Zero de croisière est conçue de manière à permettre de naviguer seulement 10 à 15 degrés plus abattu que le cap au près du bateau par petit temps. « Les croisiéristes sont heureux d’avoir une grande voile pour garder le bateau en mouvement, plutôt que de devoir démarrer le moteur et avancer avec ce bruit de fond ennuyeux jusqu’au prochain port. »
Pour la plupart des clients croisière, Lorenzen recommande un laminé polyester simple et très abordable. « En général, nous utilisons du Dimension Polyant, car on en a beaucoup pour son argent. Pour tout voilier de croisière jusqu’à 38 pieds, cette option convient très bien. En revanche, si vous passez sur plus grand, ou si vous envisagez une transatlantique ou des croisières au long cours, alors il est logique de choisir une toile avec des fibres d’aramide, comme le Kevlar ou le Technora Black. Cela apporte un surplus de résistance et de sérénité : si une rafale soudaine survient, ou si vous enroulez trop tard, les fibres d’aramide aideront à encaisser la surcharge supplémentaire sur la voile. »
Installer une voile Code Zero sur un gréement fractionné est assez simple. Cependant, l’essentiel est d’avoir une séparation entre l’étai principal et le Code Zero sur emmagasineur. « Parfois, la sortie de drisse de spi est juste au-dessus de la sortie de drisse d’étai, mais souvent on peut résoudre cela en posant un renvoi 30 à 40 cm au-dessus, ou en ajoutant une autre réa dans le mât. »
En revanche, pour adapter un gréement en tête, il est nettement plus difficile d’obtenir la séparation entre l’étai et la voile Code Zero. Naviguer n’est pas le problème ; c’est l’enroulement qui pose souci. Au niveau du pont, c’est plus facile, car un bout-dehors crée la séparation dans la partie basse du gréement. Il existe de nombreux bout-dehors sur le marché, assez faciles à installer en retrofit. C’est en haut que les problèmes apparaissent le plus souvent, à cause de la rigidité du renfort de tête sur la voile Code Zero. Les 20 à 30 cm supérieurs au niveau de la têtière sont assez rigides et peu flexibles : il faut donc une bonne séparation pour que la voile s’enroule proprement, sans accrocher.
« Parfois, la solution consiste à raccourcir le guindant de la voile d’avant, mais pour certains bateaux la seule solution est d’installer un tangon de tête avancé (crane). Ce n’est pas une opération simple, et il est facile de sous-estimer les charges. Un simple bout d’alliage sous-dimensionné ne fera pas l’affaire, car les charges d’un Code Zero étarqué au guindant sont bien plus élevées que celles d’un gennaker asymétrique, en particulier quand on navigue à des angles serrés. Donc, ne lésinez pas sur ce chantier. Renseignez-vous, trouvez la bonne entreprise pour réaliser le travail et soyez prêt à payer un peu plus pour une solution correcte. »
Si vous hésitez encore sur les avantages d’une voile Code Zero, demandez à d’autres navigateurs ce qu’ils en pensent. Une fois habitué à la polyvalence et à la puissance de la voile Code Zero, il est difficile de s’en passer !
Si vous avez des questions sur le Code Zero et l’emmagasineur de gennaker, n’hésitez pas à nous écrire à [email protected], ou cliquez sur le lien ci-dessous pour découvrir notre gamme complète :
Voile Code Zero - pourquoi et quand en avez-vous besoin ? Article invité par Andy Rice