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Navigation en double - Enquête équipement

12 juin 2023 par
Navigation en double - Enquête équipement
Upffront.com

Crédit image : James Tomlinson 

Alors que l’intérêt pour la course en double ne cesse de croître et ne montre aucun signe de ralentissement, nous avons voulu savoir quels sont les ingrédients pour qu’un bateau en double reste en sécurité et navigue vite. Pour obtenir quelques éclairages, nous avons mené une enquête auprès de la flotte offshore britannique en double. Nous avons interrogé les équipages sur tout : de la nourriture au sommeil en passant par l’équipement. Voici les résultats. 

Taille de l’enquête 

La UK Double Handed Offshore Series en 2022 comprenait 6 courses avec 4 résultats pris en compte et 2 retraits. Sur les 40 bateaux engagés, 23 ont participé à 4 courses ou plus, les autres ne se présentant sur la ligne de départ qu’occasionnellement. D’autres courses ont eu lieu en dehors de la série UKDHOS, notamment la SSE Round Ireland et la Sevenstar Round Britain and Ireland. Notre enquête a recueilli des réponses de 16 bateaux, dont les 7 premiers de la série UKDHOS en 2022. 

La flotte britannique en double est dominée par les Sun Fast, avec environ 70 % des concurrents réguliers constitués des 3200, 3600 et 3300. Notre échantillon est légèrement plus orienté Sun Fast, à 81 %. 

Modèle de bateau 

Modèle de bateau 

Nombre de répondants 

Sunfast 3200 

Sunfast 3300 

Sunfast 3600 

Autres (J109, JPK10.80, X332) 

Voiles 

Mousquetons vs ralingue sur enrouleur 

Nous avons demandé aux répondants s’ils utilisent une ralingue ou des coulisseaux sur leur grand-voile, et des mousquetons ou un profil d’étai pour leurs focs. Cette décision se résume à l’efficacité aérodynamique vs la facilité de manœuvre. Un profil de guindant augmente effectivement la surface de voile utile et crée moins de perturbations qu’une voile à mousquetons. À l’inverse, les mousquetons permettent de hisser ou d’affaler le foc depuis le cockpit sans se soucier des pré-alimenteurs ou du risque que la voile passe par-dessus bord si elle n’est pas saisie. Pour une grand-voile, la question de la manœuvre est peut-être moins cruciale, car la voile est hissée et affalée moins fréquemment qu’un foc. Le choix peut aussi être déterminé à l’avance par le type de mât. 

Voiles d’avant 

  • 56 % profil de guindant 
  • 38 % mousquetons 
  • 6 % enrouleur 

Grand-voile 

  • 75 % ralingue 
  • 25 % coulisseaux 

Nous avons été surpris de voir que la majorité des répondants opte pour un profil de guindant plutôt que des mousquetons. Si cela peut s’attendre en équipage complet, il est intéressant de constater que les bateaux en double ne privilégient pas toujours la robustesse des mousquetons. 

Découvrir les profils de guindant

Voiles d’avant 

Nous avons interrogé les répondants sur l’inventaire des voiles de près, et en particulier sur les voiles d’avant à ris. Un foc à ris permet de réduire la surface plus vite et plus facilement que de changer de foc. Le foc risable peut soit être un élément clé de votre inventaire de voiles, soit constituer une alternative au foc suivant en surface. Autrement dit, un bateau peut embarquer un J2 qui prend un ris pour devenir son J3, puis effectuer un changement pour passer au J4 par vent plus soutenu ; ou bien embarquer un J3 supplémentaire de surface identique ou proche du J2 risé. Dans cette configuration, la voile risée accélère la transition, surtout en conditions changeantes ou lorsque le renforcement ne doit durer qu’une courte période. 

Les résultats montrent que : 

  • 63 % utilisent une voile d’avant à ris, principalement en J2 ou J3 
  • 19 % des bateaux ont plusieurs voiles d’avant à ris 

L’inconvénient d’une voile à ris est qu’elle doit être construite avec une structure supplémentaire pour reprendre les charges en configuration risée. De plus, l’excédent de toile stocké au niveau de la bordure une fois risée est susceptible de s’user davantage. 

Voiles de portant 

Nous avons interrogé les répondants sur l’inventaire des voiles de portant, avec un intérêt particulier pour la répartition entre spis symétriques et asymétriques. Au portant en VMG, il est clair que les spinnakers symétriques ont tendance à avoir un avantage, mais c’est encore une fois une question de performance vs facilité de manœuvre. Avec un tangon symétrique et des écoutes et bras supplémentaires, la complexité des manœuvres augmente fortement par rapport à une configuration asymétrique. Nos résultats montrent une répartition assez équilibrée : 

  • 44 % ont au moins 1 spi symétrique (S2) 
  • 56 % sont 100 % asymétriques 
  • 50 % utilisent un foc de spi 

Voiles de reaching 

Le reaching est un sujet que nous avons exploré plus en détail dans un précédent article de blog avec North Sails. Ici, nous voulions connaître la prévalence des code zeros et d’autres voiles de reaching spécialisées au sein de la flotte en double. L’importance des voiles de reaching est évidente : 100 % des répondants à notre enquête ont un code zero d’un type ou d’un autre, en tête de mât ou fractionné. Souvent, ce choix est déterminé à l’avance par la configuration du mât. De plus : 

  • 25 % ont un jib top (JT) ou BR0 
  • 63 % ont un genoa staysail (GS) 

Le jib top, dans sa forme actuelle, envoyé depuis le bout-dehors sur un emmagasineur, est relativement récent. Il semble gagner en popularité en ce moment, en partie parce qu’il n’est pas pénalisé en IRC. 

Lisez notre article de blog sur l’obtention d’un réglage stable au reaching ici

Pilotes automatiques

Le pilote automatique est un composant crucial d’une configuration en double, et en effet 100 % des répondants ont un pilote intégré sous le pont. 60 % de la flotte utilise le système B&G H5000, les 40 % restants étant composés de Raymarine, nke et d’anciens modèles B&G. Lorsqu’on leur a demandé de noter les performances du pilote, la note moyenne était de 3/5. 

Découvrir les pilotes automatiques

Navigation 

Issue de la course au large, la stratégie météo (routage) s’est diffusée vers toutes sortes de courses au large et côtières, offrant la possibilité d’analyser des scénarios météo et de comparer rapidement les stratégies. Dans notre enquête, 100 % des répondants utilisent au moins un logiciel de routage, avec 75 % choisissant Expedition Marine et 25 % utilisant Adrena ou une combinaison des deux. D’autres plateformes citées incluent PredictWind, Squid, SailGrib et SimSail. 

SF3200 Cora dit : Toujours utiliser Adrena comme entrée pour analyser les tendances des données météo, mais nous finissons souvent par ne pas suivre la ligne de routage d’aussi près. J’adore quand le logiciel vous montre quelque chose auquel vous n’aviez pas pensé. 

Électricité 

Adapter la production d’énergie à la demande est particulièrement important lorsqu’on dépend autant du pilote automatique. Une panne de courant peut être une très mauvaise nouvelle pour un équipage en double. Dix répondants ont fourni une estimation de la consommation électrique quotidienne, allant de 120 à 216 Ah, avec une moyenne de 161 Ah, soit 1,93 kW.

Si tous les répondants utilisent la charge via le moteur, d’autres méthodes commencent à devenir courantes dans la flotte en double, 69 % utilisant au moins 1 solution alternative : 

  • 63 % utilisent des piles à combustible 
  • 31 % utilisent le solaire 
  • 25 % utilisent une combinaison des deux 

SF3300 Sea Bear dit : Pile à combustible + panneau solaire couvrent environ 70–80 % des besoins si le temps est ensoleillé pendant les heures de jour. 

Tigris SF3600 dit : Les piles à combustible ont une durée de vie effective limitée (2 ans). Bien quand elles sont encore assez neuves. 

Découvrir les panneaux solaires

Courses longue distance 

Beaucoup de courses du calendrier britannique ne dépassent pas 24 h de cabotage. Pour de si courtes durées, l’avitaillement demande peu de planification et de nombreuses équipes tiennent avec un minimum de sommeil. Les courses plus longues comme la Round Britain and Ireland ou la Transatlantic nécessitent bien sûr une vraie préparation. Nous avons donc scindé l’enquête selon que les répondants avaient participé à des courses de plus de 3 jours, et nous avons posé des questions sur les préférences alimentaires, l’eau potable, les communications satellite et les routines de quart. 

Nourriture et eau 

La simplicité est la clé, et sans surprise tous les répondants utilisaient une forme de plat préparé pour les longues courses. 45 % préféraient les plats « boil in the bag », contre 36 % pour le lyophilisé. Les conserves et les plats cuisinés maison congelés représentent le reste. 

Pour l’eau douce, les contenants réutilisables étaient de loin l’option la plus populaire, utilisée par 75 % de l’ensemble des répondants. Les réservoirs d’eau intégrés sont moins populaires (31 %) et presque toujours en combinaison avec d’autres options. 13 % utilisent un dessalinisateur. 

SF3600 Bellino dit : Le dessalinisateur fait gagner du poids sur les courses de plus de 3 jours. 

Communications satellite 

Pour les courses les plus longues uniquement, nous voulions connaître la connectivité satellite utilisée pour les téléchargements météo et la communication. Parmi les 83 % de répondants utilisant le satellite, l’appareil le plus populaire est l’Iridium Go!, qui représente 70 %. Les 25 % restants correspondent à Iridium Certus 100, 200 et Skylink. 

SF3200 Purple Mist dit : Le Certus 200 est formidable pour la météo et le blogging, mais très coûteux à utiliser, à la fois pour le prix des forfaits et la consommation électrique. 

Sommeil 

Enfin, les routines de quart et le repos. Sur un bateau en équipage complet, il est courant d’adopter une routine de quart stricte dès le jour 1 et de la respecter à la minute pendant toute la course. En double, il faut généralement plus de flexibilité, car il y aura des moments où les deux navigateurs se partagent la charge de travail, soit tous les deux sur le pont, soit parce que l’un s’occupe de la navigation ou prépare à manger pendant que l’autre fait marcher le bateau. Dans notre enquête, 83 % ont déclaré dormir autant l’un que l’autre, mais à des moments flexibles de la journée. 

JPK10.80 Mzungu! dit : Routine de quarts alternés stricte dès le jour 1. Par mauvais temps, la routine stricte laisse place à une gestion flexible. 

Conclusion 

La course au large en double continue de se développer, et les pratiques courantes évoluent et se perfectionnent en permanence. Cette enquête donne un instantané de la flotte britannique en double au moment de la rédaction. Nous espérons qu’elle vous a apporté quelques éclairages sur la discipline et qu’elle pourra vous aider à orienter vos propres décisions lors de la préparation de votre bateau et de votre prochaine course. 

Si vous avez des questions, n’hésitez pas à nous écrire à [email protected], ou cliquez sur le lien ci-dessous pour commencer vos achats :

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dans Guides

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