Gréement de croisière hauturière - Cutter vs Solent (Partie 2)

Dans un article précédent, Upffront a évalué les avantages et les inconvénients d’un gréement cutter, une configuration prisée pour la grande croisière hauturière. Aujourd’hui, place au gréement solent.

Comme le gréement cutter, le gréement solent utilise également deux voiles d’avant ; les deux génois de tailles différentes sont proches l’un de l’autre, le second juste derrière l’étai principal, contrairement au cutter où ils sont relativement espacés.

Alors, comment un gréement solent se compare-t-il à un gréement cutter ?

Contrairement au gréement cutter, le gréement solent n’est pas conçu pour porter les deux voiles d’avant en même temps. Cela dit, il est possible d’utiliser deux voiles d’avant (qui aident à stabiliser le bateau) pour naviguer plein vent arrière, avec une voile tangonnée à tribord et l’autre à bâbord. C’est l’un des principaux avantages du gréement solent. En revanche, l’inconvénient de deux voiles d’avant tangonnées est que les changements de cap rapides, en situation d’urgence, sont problématiques.

Le gréement solent offre une grande latitude pour des choix de voiles d’avant flexibles. Vous avez peut-être 2 à 3 voiles dans votre garde-robe actuelle qui pourraient être recoupées par votre voilier afin de vous offrir davantage de polyvalence au près / au reaching, dans une plage de conditions de vent. Vous pourriez explorer différentes combinaisons entre de grands génois à 150% et des focs plus petits à 100% et, une fois le système en place, vous disposez de nombreuses options, sans avoir besoin d’aller sur le pont avant.

Crédit photo: Saillboat-cruising.com

Cependant, malgré sa simplicité et sa facilité d’utilisation, le gréement solent est moins orienté performance que le gréement cutter : au près, la voile enroulée peut perturber l’écoulement de l’air sur la voile envoyée, réduisant l’efficacité.

Sans support arrière supplémentaire, la tension de l’étai est partagée entre les deux étais, ce qui signifie que la ralingue (guindant) des deux voiles peut trop s’ouvrir au près. De plus, il n’y a pas besoin de bastaques supplémentaires puisque les étais en ligne sont fixés près de la tête de mât, ce qui fait du gréement solent une option économique.

Le gréement solent est donc – en théorie – un rééquipement plus simple : il ne nécessite qu’un point d’ancrage d’étai solent sous l’étai existant, ainsi qu’un nouveau réa de drisse. Il est également courant d’utiliser un palan 3:1 sous le tambour de l’étai solent et d’en faire un système semi-amovible, afin de faciliter le virement du génois principal, par petit temps au près.

Dans l’ensemble, le gréement solent serait une excellente option pour quelqu’un qui pense que « moins, c’est plus ». Avec deux voiles d’avant bien conçues, en théorie le gréement devrait permettre à un navigateur d’aller partout sans jamais s’aventurer sur le pont avant… ainsi, pour une navigation en équipage réduit, au long cours et avec un budget serré – et avec beaucoup de temps devant soi – cela peut être une excellente option !

Cependant, comme vous le savez, chez Upffront nous sommes passionnés par la fourniture de produits performants et de conseils. Si nous devions choisir, nous sommes fans du gréement cutter, associé à l’utilisation de code zeros et de spinnakers asymétriques, ce qui, selon nous, offre une solution moderne et complète pour la grande croisière hauturière. Il vaut souvent la peine de consacrer un peu plus de temps et de budget au départ pour obtenir la meilleure solution.

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